UN PEU D'HISTOIRE.
Depuis le Moyen Age, le vieux cimetière est situé autour de l'église Saint-Etienne, au centre du village. Son histoire est intimement liée à celle des Awirs dont il est, aujourd'hui encore, un témoin privilégié de la mémoire collective, de ces hommes et de ces femmes qui ont créé son identité propre et son originalité. On pourrait même dire qu'il est un lieu de vie !
Durant des siècles, chacun y partagera sa sépulture avec les siens, ses ancêtres et ses descendants dans le même dortoir (en latin : coemeterium), le même jardin sacré, à l'ombre de la maison de Dieu. Le cimetière autour de l'église constitue ainsi l'allée du temple. Il rappelle aux fidèles la brièveté de la vie terrestre dans l'attente de la résurrection .
Jusqu'au XIXème siècle, le cimetière sera propriété d'Église. Elle seule décide des personnes à qui elle accorde la sépulture. Pour avoir droit au cimetière paroissial, pauvres comme riches doivent se trouver dans les conditions spirituelles requises. L'Église n'admet ni les excommuniés, ni les suicidés, ni les victimes de duel, ni les enfants morts sans baptême. Ils sont inhumés à l'extérieur de l'enceinte du cimetière bénit , dans li fâ ête (le faux cimetière), situé dans le bois du curé, contre le mur du parc du presbytère !
Au Moyen Age, il y a peu de monuments funéraires, pas de caveaux de famille, peu d'épitaphes. Rares sont aussi les habitants disposant de revenus suffisants pour orner leur sépulture d'une pierre tombale. L'inscription se développera à partir du XVIe siècle, qui marque les débuts de l'humanisme dans nos régions. Le désir se développe, chez certains, de survivre dans la mémoire des générations futures.
Les plus anciens fragments de croix funéraires parvenus jusqu'à nous datent de cette époque : 1595 (de Durmarche) et 1597 ( Nihoule) . Tous deux concernent des meuniers. Pas étonnant lorsqu'on connaît les moyens financiers considérables que ce genre d'entreprise nécessitait et générait.
Ajoutons-y un morceau de pierre armoriée du XVIème siècle, décorée d'un losange. Il s'agit vraisemblablement d'un vestige de la sépulture de Marguerite de la Marck ou de celle de Catherine de Oest d'Aigremont.
Depuis le Moyen Age, au mépris des interdictions conciliaires, les paroissiens les plus riches sont fréquemment inhumés dans l'église. En 1633, Charles Boesmans laisse une fondation anniversaire de trente florins en échange d'une sépulture dans le chœur du sanctuaire ; le curé Noël Pagnoul y est aussi enterré, du côté de l'épitre, en 1690. Quant au seigneur de Waarge, il sera inhumé dans la nef, après avoir offert quelques quarante florins !
Si l'endroit est censé les rapprocher symboliquement de Dieu, il évitera en tout cas à leur dépouille d'être profanée par les porcs du curé qui entrent régulièrement dans le cimetière, au grand mécontentement de l'archidiacre ! Après plusieurs rappels à l'ordre, ce dernier ordonnera fermement, en 1663, que des chaînes soient posées à la porte du cimetière du côté de la maison pastorale.
En 1741, l'endroit est clôturé et planté d'arbres fruitiers au bénéfice du curé ; ce dernier est, de nouveau, prié d'y poser une porte afin que ses poules ne paissent plus dedans !
La fin de la principauté de Liège et l'intégration de nos régions au régime français marque un tournant dans la vie des cimetières. Par décret napoléonien du 12 juin 1804, l'interdiction définitive d'inhumer dans les églises est confirmé ; ainsi que l'usage des fosses communes et anonymes pour les indigents. La possibilité existe désormais d'y acheter une concession et d'ériger un monument, sous certaines conditions financières et de surface.
Le cimetière, tout comme l'église, sont nationalisés. L'entretien du cimetière et son aménagement sont désormais du ressort communal !
Le 3 juillet 1853, le conseil de Fabrique, considérant que la tour de l'église et les murs du cimetière de cette commune se trouvent dans un tel état de délabrement et menacent de s'écrouler sur plusieurs points.considérant que la porte du cimetière est toute détériorée et qu'il conviendrait de la remplacer par une barrière en fer.est d'avis de prier le conseil communal de vouloir bien faire ces réparations.
Au XIXe siècle, la population ne cesse d'augmenter ; le culte romantique de la commémoration se développe ; tout comme l'usage des concessions à perpétuité. Très vite, la place manque.Le 15 février 1862, la Fabrique d'église vend un verger de 5 ares 25 centiares à la commune afin d'agrandir le cimetière à peu près d'un tiers. Le mur de soutènement en grès est prolongé et plusieurs pierres tombales sont alors insérées dans les murs de l'église.
Le XXème siècle voit la multiplication des monuments funéraires et des concessions. Une réorganisation du « village des morts » s'impose. Elle reflétera les clivages sociaux du monde des vivants: les concessions à perpétuité sont alignées le long du mur et de l'allée principale qui longe l'église ; tandis que les fosses ordinaires sont reléguées dans les espaces les moins accessibles, à l'intérieur des îlots restants. Quelques tombes non marquées de symboles chrétiens font leur apparition !
Bientôt, le manque de place nécessite un nouvel agrandissement des lieux.
Un premier projet, dessiné par l'architecte Jean Meuris , en 1941, envisage une extension du cimetière le long du jardin du presbytère jusqu'à la ruelle de la chaponnière. Il ne sera pas réalisé. En 1952, « Li novê ête » ou « nouveau cimetière » sera finalement inauguré à l'emplacement de l'ancienne briqueterie Plumier.
Dans l'ancien cimetière, les inhumations se raréfient et la désaffection des lieux semble inéluctable depuis que la loi de 1971 a marqué la fin des concessions à perpétuité, les réduisant à 50 ans en zone rurale, et que l'administration communale a décidé de ne plus accorder de nouvelles concessions à cet endroit.
LE PROJET D'AMÉNAGEMENT.
La nuit du 30 novembre au 1er décembre 1998, une partie du mur s'écroule subitement sur la place, y précipitant plusieurs sépultures. De nombreuses tombes à l'abandon ou mal entretenues sont alors expropriées et démolies ; facilitant, entre autres la reconstruction de l'entièreté de la muraille.
Émus par la disparition subite d'une partie du patrimoine commun, de nombreux Awiriens se mobilisent afin de sauver ce qui pouvait encore l'être. Rapidement, ils obtiennent l'aide et le soutien logistique de l'asbl Qualité-Villages-Wallonie. Le projet d'un cimetière paysager germe, et débouche sur un plan d'aménagement des espaces rendus libres.
Une quarantaine de monuments funéraires en pierre et en fonte, sont ainsi récupérés, souvent en partie malheureusement, puis restaurés avec patience et replacés grâce au concours de nombreuses aides bénévoles tant publiques que privées . Les anciens emplacements funéraires sont ensuite balisés par des espaces plantés de rosiers robustes, de charmes, de bruyères, de lavande, d'hortensias et . bien sûr, de buis.
Peu à peu, li vî ête retrouve son identité et sa dignité !
Le groupe qui s'est baptisé Qualité-Village les Awirs a parachevé l'ensemble en aménageant le petit bois du curé, le pré aux mares et la place publique qui bordent le cimetière ; un projet qui a permis de souder les habitants autour de l'envie de retrouver une identité et davantage de vie au cœur du village.
D'après Jean-François ANGENOT, visite guidée et commentée du vieux cimetière des Awirs, octobre 2000
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